L'angoisse
L’angoisse
Autant en emporte le temps, 2024
Lentement, sûrement,
elle rampe comme le lierre,
persistant, son tourment
fragilise la pierre.
Intrépide, elle prend place
montrant sa convenance,
puis s’installe, pleine d’audace ;
posant son obédience.
Stratégique et fugace
elle fissure la confiance,
qui s’écroule et trépasse
Elle répand sa semence.
Et partout, par-dessous,
sentez-vous ses racines ?
Elle nous ronge, elle dissout
des pensées assassines.
Elle entrouvre la porte
Nul ne l’a vue entrer
mais soudain, tout s’emporte
nous écrase tout entier
L’inquiétude obscène
a jailli de sa boîte
brandi ses pires scènes
puis saisi nos mains moites
Par sa force, j’imagine
hurlant d’effroi, de doute
comme une mort voisine
cette sombre déroute
Elle étouffe ma raison
Elle aiguillonne la crise
d’une panique sans nom
inondant ma chemise
Étrangleuse parfaite
de la plus grande patience
elle a bloqué ma tête,
sous l’eau, sans défaillance
Dans l’horreur, c’est la chute,
mon cri non raisonné
me réveille de la lutte,
défait et pardonné
Je suis las, soulagé,
Il n’y a rien d’alarmant
Mais je dois vous l’avouer
J’ai pleuré longuement.
Racine Montignac
"L'angoisse" extrait de "Autant en emporte le temps" (Parution prochaine - 2024)
texte protégé, © tous droits réservés
https://www.facebook.com/Racine.Montignac/
Illustration Julie Rimma https://rimmaillustration.fr/
mise à jour le 20 mai 2024