La sépulture du temps

Autant en emporte le temps, 2024

Ils tuent le temps, puis courent,

piétinent son cadavre…

Leur vacarme tout autour

envahit tout, me navre 

Ce cadavre est leur vie

pleine de turpitude

évoquant, sans envie

si funeste attitude. 

Et pourtant, je suis calme

sans tâche à m’infliger

mais les yeux pleins de larmes

et le cœur affligé

dans ces ruines, ce dédale

de bonheurs massacrés

je contemple le teint pâle

d’une sépulture sacrée.

La frénésie l’emporte 

pour toute l’humanité

qui des héros, conforte

la rentabilité

Mais tout ce temps bâclé

est sans sérénité

seule l’écoute est la clé

pour plus de vérité

Je ne veux plus penser

à ce champs de bataille

d’émotions galvaudées

triturant mes entrailles

De fureur du battant

je n’écoute plus l’alarme

aspirant que le temps

par une pause désarme

Et depuis, je suis calme

sans hâte, ni pressé

mais les yeux pleins de charme

le cœur récompensé

dans ces ruines, ce dédale

de peines déplorées

je contemple le teint pâle

d’un crépuscule doré

Racine Montignac 

"La sépulture du temps" extrait de "Autant en emporte le temps" (Parution prochaine - 2024)
texte protégé, © tous droits réservés
https://www.facebook.com/Racine.Montignac/ 

Illustration Julie Rimma https://rimmaillustration.fr/

Le temps volage

Autant en emporte le temps, 2024

Pourquoi perdre son temps, ce bien si précieux

que l’important s’arrache, comme un vieux pernicieux

Qu’un vagabond qui traîne, indigne, semble gâcher 

Que l’inculte las, néglige et laisse s’échapper ?

Pourquoi perdre son temps, alors qu’on gagne sa vie ?

Pourquoi passer le temps, comme certains ont envie ?

Pourquoi s’il est argent, autant le dilapident

Alors que dans l’ennui, le temps est insipide ?

Il faut pour profiter, dit-on, en user mieux

Que par les temps qui courent, prendre son temps agace 

Qu’il faut bien le gérer, car s’enrichir en temps précieux

C’est le pouvoir des agiles, des empressés sagaces

Mais quand je pense au temps, celui qui s’efface

Ou le temps qui s’arrête lorsque l’être trépasse

Ces temps que l’on dit durs où la souffrance passe

Ces temps rugueux là, eux, savent prendre l’espace

Ce temps parfois si lâche, s’écoulant, malicieux

peut être parfois ‘libre’, comme un breuvage honteux ?

Les latences reposent, et en musique, s’écoutent

et le temps d’un silence, alors ne fait plus doute

Et même si, trop souvent, le temps nous est compté 

Aucun effort ne compte pour être passionné

Comme l’amant prévenant qui donne de son temps

afin d’obtenir de sa belle le partage d’un moment 

De temps en temps si doux, comme un temps de vacances

tant qu’il n’est révolu, traitons son abondance

prenons-le pour des riens, comme deux amoureux

Et perdons tout ce temps, en tâchant d’être heureux

Racine Montignac 

"Le temps volage" extrait de "Autant en emporte le temps" (Parution prochaine - 2024)
texte protégé, © tous droits réservés
https://www.facebook.com/Racine.Montignac/ 

Illustration Julie Rimma https://rimmaillustration.fr/

Mise en ligne 08/04/2024