Le fantôme de Norma Djinn

Quelque part tout autour, elle veille sur les femmes,

Dans son drappé d'espoir, d'embellir tous les drames,

D'un voile protecteur qui recouvre nos peurs 

Et donne à tous nos monstres un moment de stupeur.

Voilà cette Marianne, cette magie d'antan,

Ce Djinn émancipé de la course du temps,

Qui de sa robe blanche avoue n'être qu'enfant,

D'un sourire transformer l'homme en prince charmant.

Et si elle revenait, pour nous dire quelques mots,

Pour élever l'esprit même des plus idiots,

"- Riez quand vient le mal, pleurer c'est trop facile ! "

En voilà du courage pour son cœur si fébrile.

Je la vois quand le soir les lampadaires éclairent

Les grilles en métal laissant passer son air,

Alors j'entends sa voix murmurer au hasard :

"- En suivant toutes règles, on ne va nulle part".

Il était tant certain qu'elle serait immortelle,

Avec en point de mire, de fabriquer des ailes,

Pour ses autres écorchées qui lui sont descendantes,

Et rêvent dans leur lit d'une étoile filante.

Sandra de la Cascade

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