Dans les ténèbres qui m’enserrent
Dans les ténèbres qui m’enserrent : Image générée par DALL-E le 07/10/2024 - prompt Racine Montignac
William Ernest Henley (1849-1903) était un poète, critique et éditeur britannique, surtout connu pour son poème "Invictus", qui incarne la résilience face à l'adversité. Né à Gloucester, il fut marqué dès son enfance par des problèmes de santé liés à la tuberculose osseuse, ce qui aboutit à l'amputation d'une de ses jambes à l'âge de 16 ans. Cette expérience influença profondément sa poésie, notamment le thème de la force intérieure.
Henley étudia brièvement à la Crypt Grammar School sous la tutelle du poète T.E. Brown, mais ses problèmes de santé le contraignirent à interrompre ses études. Il fit la connaissance du chirurgien Joseph Lister, qui réussit à sauver son autre jambe. Pendant son hospitalisation, Henley écrivit plusieurs poèmes regroupés dans son recueil "In Hospital" (1875), reflétant son séjour dans un établissement médical.
Bien qu'il soit souvent uniquement associé à "Invictus", Henley fut aussi un personnage clé du monde littéraire victorien. Ami intime de Robert Louis Stevenson, il aurait inspiré le personnage de Long John Silver dans "L'Île au trésor". En tant qu'éditeur, il dirigea plusieurs revues, dont le "National Observer", où il publia des écrivains éminents comme Thomas Hardy et Rudyard Kipling.
Sa poésie, souvent empreinte d'un réalisme stoïque, explore des thèmes de la lutte humaine contre les épreuves, mais il est aussi reconnu pour ses écrits critiques et son rôle dans la promotion de la littérature de la fin du XIXe siècle.
Henley décéda en 1903 à l'âge de 53 ans. Son œuvre poétique continue d'influencer la culture populaire, notamment à travers "Invictus", qui a inspiré des figures telles que Nelson Mandela et Winston Churchill.
Dans les ténèbres qui m’enserrent
Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,
Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,
En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,
Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.
***
Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.
In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbowed.
Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.
It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul.
William Ernest Henley